photo : Soissons
Des paysages Multiples
La grande qualité et la diversité des paysages ruthénois participent à la richesse de l'agglomération.
La Communauté d’agglomération de Rodez occupe un vaste territoire d’une superficie de 188,9 kilomètres carrés. Rodez, « butte témoin » visible des quatre points cardinaux, domine de ses 634 mètres d’altitude les alentours.
Au nord et au sud, les points de rupture de pentes sont marqués par les importantes agglomérations de Sébazac et d'Onet-le-Château au nord, de la Primaube au sud, tandis qu’à l’est et à l’ouest, les villages ruraux de Druelle et de Sainte-Radegonde, situés à l'écart des grandes voies de circulation, sont moins développés. Au pied de Rodez, autour du franchissement de l’Aveyron, se sont construits les faubourgs anciens du Monastère et de la Mouline.
Le territoire de l’agglomération s’est développé durant les 50 dernières années sous forme de quartiers résidentiels et de zones d’activités sur les plateaux ou les plus proches buttes. Il s’agit des Quatre-Saisons et des Costes-Rouges à Onet-le-Château, d’Olemps et de Bourran.
Les espaces libres offrent des points de vue lointains qui mettent en relation des ambiances différentes de nature et de campagne. Sur ce territoire à la charnière de plusieurs entités (causse Comtal, Rougier de Marcillac, Ségala, Lévezou), trois constantes de l’identité paysagère de l’Aveyron se rencontrent.
La topographie se décline en amples vallons aux croupes arrondies, les Puechs (Ségala), en belvédères ouverts sur les causses et les ségalas (Lévézou), en étendues plates de terres caillouteuses (causse Comtal) ou de prairies (Rougier de Marcillac) limitées par des zones de rupture comme les pentes des Costes-Rouges à Onet-le-Château. Ces paysages contrastés ont connu ces dernières décennies des destins différents. Le défrichement des plateaux sur le Ségala et le Lévézou s’est opéré au profit de l'élevage intensif et du développement d’un chapelet de grosses fermes le long des routes en ligne de crête ; a contrario, les vallées encaissées impropres à une agriculture mécanisée sont délaissées. Les pentes sont conquises par une forêt rarement exploitée. Sur le causse Comtal, l’abandon des parcours pour les brebis profite à un enfrichement par le genévrier.
La nature aux portes de la ville
Le maintien d’une agriculture vivante est perceptible sur tout le territoire et prolonge la tradition d’un milieu rural à vocation économique. La juxtaposition de l’élevage et de la rurbanisation constitue un élément fort, caractéristique des complémentarités entre aires urbaine et rurale de ce territoire. Le paysage est marqué par un maillage parcellaire ponctué, souligné par la végétation. Une grande qualité paysagère offre à la fois des points de vues remarquables, éloignés, et des perceptions visuelles plus proches au cœur des systèmes bocagers. Le territoire de Rodez, fruit de la combinaison des modelés agricoles et des données naturelles, présente quatre principaux types de paysages naturels et agricoles :
• l’ouest du territoire, dans le secteur de l’aéroport, est caractérisé par un paysage ouvert ;
• au nord, les landes du causse Comtal ou les haies lâches du secteur de Druelle offrent un paysage de bocage semi-transparent ;
• les bois denses sur les contreforts de talwegs ou de versants ponctuent le paysage ;
• le bocage dense, constitué d'un maillage de haies serrées, caractérise certaines parties du paysage, tel le secteur d’Onet-le-Château au nord-ouest.
"Une ville à la campagne" ou "La campagne dans la ville"
Les grands espaces naturels sont aux portes de la ville, ce qui lui confère un attrait tout particulier.
Que serait devenue Rodez sans ses campagnes ?
Perchée sur la butte qui domine l'Aveyron et la transforme en site défensif, la ville a très tôt développé les échanges avec les terroirs voisins.
La ville tissa une toile d'araignée aux ramifications astucieuses, complétée par de grandes foires au bétail. Elle prenait son bois de chauffe aux bûcherons de la forêt des Palanges, près d'Agen-d'Aveyron, du châtaignier aux paysans du Rougier de Marcillac ou du Ségala. Le foin venait de la proximité immédiate de Rodez grâce au fauchage des prés qui recouvraient les plaines des Balquières et de l'Aveyron.
Les grandes fermes du causse Comtal la ravitaillaient en blé, parfois de concert avec le causse de Sévérac que sollicitait aussi Millau. Quant au vin, il arrivait en barriques du vallon de Marcillac - appelé vallon de Rodez - où les vignes occupaient 18 000 hectares au XIXe siècle. Les vergers y produisaient des variétés de fruits hâtives et des châtaignes de première qualité. Enfin, le Ségala vendait des haricots, puis des pommes de terre à partir de la fin du XVIIIe siècle. Jusqu'à la révolution agricole des années 1900-1920 qui lui permit de rattraper son retard, le Ségala demeurait ainsi le plus pauvre des fournisseurs.
Soucieux de contrôler les échanges, les bourgeois de Rodez investirent leur fortune dans la terre : ils possédaient un tiers des bons domaines du Comtal ainsi que des vignes dans le Vallon. L'économie renforça les relations à caractère politique et religieux, nées au Moyen Âge de l'installation des comtes de Rodez dans la vallée de l'Aveyron, ou des moines à Conques.
Entre Rodez et les pays environnants - causse de Sévérac, vallée de l'Aveyron, causse Comtal, vallon de Marcillac, Ségala de Conques - s'instaurèrent des liens que les bouleversements du XXe siècle ont parfois distendus sans toutefois les rompre.
Les squares : fenêtres du tour de ville
Les nombreux squares qui parsèment les boulevards de Rodez constituent autant de fenêtres ouvertes sur la campagne environnante. Le contraste est grand entre les ruelles étroites du centre historique et ces "fenestras".
À chaque square correspond le nom d'une personnalité ruthénoise dont la mémoire est honorée par un buste ou une statue. Le square Monteil, boulevard Belle-Isle, s'ouvre sur la façade nord de Rodez, dominant l'église du Sacré-Coeur. Au centre, trône la statue de l'historien Monteil, sculptée par Denys Puech en 1889. Plus loin, en haut de la rue Saint-Cyrice, le square Bonnefé offre une très belle perspective sur l'entrée nord de Rodez. Il conserve un buste du médecin Bonnefé, sculpté par Louis Bertrand en 1914. Le square de la Boule d'or est également dénommé square Eugène-Viala, dont le buste en bronze est l'œuvre de Denys Puech. Enfin, dernière fenêtre sur la façade sud-ouest de la ville, les squares Bonnaterre et Fabié. Le premier a pris place au pied du contrefort du palais de justice ; le second, réduit il y a quelques années pour permettre l'agrandissement du parking, se cache derrière le palais d'où la vue porte sur les plateaux du Ségala. C'est à l'occasion de l'inauguration de la foire-exposition du pays rouergat, le 11 juin 1933, que fut dévoilé le monument dédié à François Fabié, œuvre de Marc Robert.
Citons aussi le square Aussibal-Pouget en contrebas de la rue du Général-Viala, le petit square de la rue Sarrus, celui du Sacré-Cœur aménagé à l’emplacement de l’ancien cimetière Saint-Cyrice qui conserve la statue du général Tarayre et enfin le square Buanton, du nom de l’ancien pépiniériste propriétaire du terrain.
Des milieux naturels riches
Le territoire de Rodez agglomération abrite plusieurs espaces naturels présentant un intérêt écologique remarquable pour la flore et la faune.
Leur conservation se doit d’être assurée. C’est pourquoi ces zones remarquables ont été retenues comme Site d'Intérêt Communautaire au titre de la directive européenne « habitats-faune-flore » ou ont été inscrites dans l'inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF).
Le site Natura 2000 « Vieux arbres de la haute vallée de l’Aveyron et des abords du Causse Comtal » (zone spéciale de conservation) concerne Sébazac-Concourès.
Le site Natura 2000 le «Causse Comtal» correspond à un site éclaté, s’étendant sur quatre communes de la région de Rodez : Onet-le-Château, Sébazac Concourès, La Loubière et Montrozier.
Sur ce plateau calcaro-dolomitique se développe un des plus grands ensembles de formations herbeuses sèches semi-naturelles en France.