Cathédrale Notre-Dame de Rodez
photo : Viet, Région Occitanie
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La reconstruction de châteaux, manoirs et demeures de plaisance par la noblesse traditionnelle se manifeste autour de Rodez, généralement sur des buttes culminant à plus de 600 m où des seigneuries sont attestées depuis le XIIIe siècle. C’est le cas de Planèze (Luc), de Flars (Sébazac), et de Layoule (Rodez), réédifiés respectivement par les famille de Cros, de Mancip et des Ondes dans le second quart du XVIe siècle. Les plus précoces d’entre elles et les constructions a novo sont l’œuvre de marchands ruthénois fortunés auxquelles il faut ajouter des institutions religieuses, comme le chapitre de Rodez, détenteur de terres et de seigneuries sur la butte d’Onet-le-Château.
L’édification vient couronner, pour la plupart des commandes, une politique d’acquisition foncière à la campagne à laquelle se livre tout le patriciat ruthénois, emmené par des marchands du Bourg qui cherchent à asseoir leurs fortunes, nobles ou roturières, dans la terre. Pour des bourgeois, dont les revenus fluctuent avec les aléas du commerce, ceux assurés par une seigneurie sont un gage de sécurité. S’ajoutent le prestige de l’exercice des droits seigneuriaux et l’agrément que procurent ces demeures aux champs.
Dans les premiers temps, les reconstructions conservent et imitent le modèle de l’ancien château seigneurial avec une tour et des éléments défensifs ostentatoires, comme à Planèzes (Luc) ou Onet-le-Château.
Plus en avant dans le XVIe siècle, les commanditaires vont mettre en œuvre de nouveaux plans pour leurs demeures. Les logis aux plans moins ramassés sont adaptés à des modes de distribution nouveaux et des formules architecturales à la mode sont introduites, sans renoncer à la tour, qui s’adaptera aux différentes formes de l’escalier comme la traduction du nouveau statut ou du mode de vie nobiliaire de son commanditaire.
Le château d’Onet, commande du chapitre cathédral de Rodez, est l’exemple de réminiscence seigneuriale le plus évident dans le parti architectural, peut-être en raison de l’ancienneté de la seigneurie et de l’existence d’un château au XIIIe siècle. Les innovations architecturales sont réservées aux intérieurs, à l’escalier surtout, qui constitue un type remarquable de formule hybride qui, vers 1510-1520, permet de passer progressivement de l’escalier en vis à l’escalier rampe-sur-rampe desservant une galerie, élément d’apparat prisé de la première Renaissance française.
Le manoir de Canac (Rodez) est au milieu du XVIe siècle le domaine de Blaise Sicard, administrateur du comté de Rodez. L’édifice est construit selon un plan en L et flanqué de cinq tours circulaires, structure encore ancrée dans la tradition médiévale. Les façades s’organisent en travées flanquées de pilastres en particulier au sud. Les culs de lampe des tourelles sont ornés de motifs feuillagés et les piliers de visages, caractéristiques du nouveau style.
Le château de Castelgailhard (Rodez), au lieu-dit de la Mouline, est construit selon un plan en L, la cage d’escalier abritant une vis se trouvant à l’angle des deux ailes. Les façades sont organisées selon des travées percées de croisées, mais ne portent pas d’éléments antiquisants.
Les formes de la Renaissance s’affirment davantage dans les demeures bâties au milieu du XVIe siècle.
La demeure de Saint-Mayme (Onet) possède des façades ouvertes par des fenêtres à croisées et à demi-croisées ornées de moulures curvilignes ou plates qui ont remplacé les moulures prismatiques. À l’intérieur, une cheminée dérivée des modèles serliens, s’accordant parfaitement avec le style de la porte, indique une datation vers 1550-1560.
Au Trauc (Onet), la porte est couronnée d’un entablement à sobre frise toscane. On trouve un exemple similaire à Fontanges (Onet) sur une cheminée datée de 1597.
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