Le Monastère
photo : Méravilles
Le Monastère centre
photo : Méravilles
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photo : Méravilles
Superficie : 7 km2
Population : 2126 (2013)
Monastériens
Altitude : 519 à 648 m
Situé au pied de Rodez, le Monastère s’est développé au confluent de l’Aveyron et de la Briane. La diversité du relief (plateaux perchés, larges vallonnements, puechs (promontoires), gorges profondes (Aveyron), ravines (Briane), a fortement impacté le développement urbain.
La commune doit son origine à une abbaye de bénédictines, la première abbaye de femmes du Rouergue, fondée à l'époque carolingienne. Sa renommée attire les grandes familles nobles du Rouergue qui souhaitent y placer leurs filles.
Située à proximité immédiate d’un passage sur l’Aveyron, l’abbaye est favorisée par les comtes de Rodez qui font du développement du village un appui pour leur pouvoir et pour le développement du Bourg face à celui de l’évêque et de la Cité.
Après l’abbaye, l’église Saint-Étienne est le second édifice dont la fondation et l’évolution s’avèrent déterminantes pour le développement du bourg du Monastère. Prieuré fondé au XIIe siècle par l’abbaye, l’église change de statut au XIVe siècle et devient paroissiale, pour répondre à l’augmentation de la communauté. Au patronage de saint Étienne est alors ajouté celui de saint Blaise, protecteur des artisans travaillant la laine, indice de leur présence au Monastère.
En 1339, la construction d’un pont par le comte de Rodez souhaitant concurrencer la route vers Millau, favorisée par la construction d’un pont sous l’égide de l’évêque à Layoule, permet le développement du bourg sur l’autre rive de l’Aveyron.
Les relations avec le Bourg de Rodez et ses foires et marchés, ainsi que la présence de la route vers Millau, soutiennent l’essor de l’artisanat et des hôtelleries. Le long de l’Aveyron, les différents métiers travaillant la peau et la laine se développent : tanneries, fabricants de chapeaux de feutre de laine, moulins à tan et à foulons, etc. confèrent au Monastère l’office de bourg industrieux de Rodez.
Durant plusieurs siècles, l’organisation du village change peu, avec ses maisons groupées le long de l’artère principale, de part et d’autre du pont Vieux et jusqu’au pont de la Briane.
Les places actuelles ne sont aménagées qu’au cours du XIXe siècle sur des patus ou des
« graves » préexistantes. De plain-pied avec l’Aveyron, ces espaces communaux servaient aux teinturiers et aux tanneurs, qui y faisaient sécher leurs produits, ou encore aux agriculteurs qui les utilisaient pour le dépiquage de leurs récoltes.
Les conditions de la fondation de l’abbaye au IXe siècle restent incertaines. Le vocable Saint-Sernin évoque l’intervention d’un comte de Rouergue de dynastie toulousaine, peut-être Raymond Ier. L’abbaye est également placée sous la protection de sainte Tarcisse, ermite du VIe siècle, dont une châsse-reliquaire est aujourd’hui conservée dans l’église paroissiale. Les religieuses quittent l’abbaye en 1792. Seule une partie des bâtiments est transformée en atelier de salpêtre communal, la majeure partie étant détruite en 1793.
À l’emplacement de l’ancien moulin de l’abbaye, se trouve actuellement la tannerie Arnal.
De l’abbaye, ne subsistent plus que deux corps de bâtiment : l’un, cantonné de deux tourelles d’angle, qui fermait l’abbaye vers l’ouest, l’autre, une « maison », aux structures médiévales implantée contre. L’aile encadrée de tours a été édifiée entre 1630 et 1643. Une campagne de travaux de grande ampleur est ensuite menée au XVIIIe siècle, sous l’abbatiat de Louise de Clermont du Bosc, de 1731 à 1767. Ces travaux établirent dans ce bâtiment la cuisine et le réfectoire, voûtés d’arêtes, au rez-de-chaussée, et le pensionnat à l’étage.
D’abord église priorale, fondée au XIIe siècle par l’abbaye et placée sous la protection de saint Etienne, l’église change de statut au XIVe siècle et devient paroissiale. L’église initiale comptait trois travées et s'ouvrait par un portail au sud. Dans un second temps, un vaisseau a été ajouté au nord pour recevoir la communauté des paroissiens et un chœur à chevet plat a été édifié. Le second portail, au nord, permettait de dissocier l’entrée des fidèles de celle des sœurs de l’abbaye au sud. La tour-clocher établie sur la première travée de la nouvelle nef est pourvue d’archères cruciformes qui lui confèrent un caractère défensif ostentatoire. L’appareil défensif a été complété ensuite par un niveau de refuge au-dessus des nefs, pourvu d’un chemin de ronde derrière un parapet crénelé.
Construit en 1339 à l’initiative du comte de Rodez, le pont doit favoriser la route vers Millau depuis le Bourg. Le tablier du pont présente une forme dite « en dos d’âne », et est pourvu de refuges pour les piétons. Une élégante croix en grès rose a été placée au sommet du parapet, vraisemblablement au XVIe siècle.
Le village conserve, de part et d’autre de l’Aveyron, des maisons de la fin du Moyen Âge et de l’époque moderne.
Rue Droite, deux maisons aux façades en encorbellements et construites en pan-de-bois, peuvent être comparées à des maisons de Calmont-de-Plancatge, datées par dendrochronologie de 1440-1450.
La plus importante demeure du Monastère, édifiée vers 1500, située à l’angle des deux axes majeurs qui traversaient le Monastère et face au pont, servit d’hôtellerie.
Des industries traditionnelles de la couronne ruthénoise, seules subsistent les tanneries Arnal au Monastère. En activité depuis 1880, cette tannerie est spécialisée dans la fabrication de cuirs de bovins tannés végétal, chrome, ou mixte à destination des marchés de la sellerie/bourrellerie, de la maroquinerie, de la chaussure et de la décoration.
Au sud-est de la commune, le domaine de Combelles est d’abord une demeure seigneuriale érigée au début de la Renaissance et remaniée au XVIIe siècle. Le domaine prend néanmoins toute son ampleur au XIXe siècle lorsque le logis est agrandi et monumentalisé par des façades néo-classiques homogènes. Vers 1860, il est utilisé brièvement comme centre de redressement pour enfants, qui doivent participer à l’exploitation du vaste domaine agricole dont l’organisation se veut exemplaire.
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