Rodez
Superficie : 11 km2
Population : 23741 (2013)
Ruthénois
Altitude : 500 à 640 m
Superficie : 11 km2
Population : 23741 (2013)
Ruthénois
Altitude : 500 à 640 m
Plateau d’une centaine d’hectares au sommet d’une butte rocheuse dans une boucle de l’Aveyron, le site naturellement défensif de Rodez, qui culmine à 634 mètres d’altitude est favorable à l’implantation humaine. Les vestiges archéologiques sont très nombreux à partir du IIe siècle av. J.-C. Le Rouergue est alors occupé par les Rutènes, un peuple gaulois dont le territoire couvre l’Aveyron actuel, une partie du Tarn et de l’Hérault.
L’oppidum de Rodez est leur chef-lieu. Il est au carrefour d’importantes voies de communications reliant Lyon à l'Atlantique et le Massif central à la méditerranée.
L’agglomération gauloise se transforme au cours du Ier siècle de notre ère en une véritable cité romaine. Une trame générale organise les espaces autour d’un vaste forum central qui dépasse en dimension ceux de grandes villes de la Gaule romaine telles que Vienne, Arles ou Narbonne. La cité est équipée d’un système d’adduction en eau potable alimenté par un aqueduc franchissant la vallée de l’Aveyron. D’importants monuments publics comme l’amphithéâtre, situé à 300 mètres au nord-ouest de la ville, proclament la gloire de Rome.
À partir du IIIe siècle, l’Empire romain connaît une importante crise économique et sociale. Rodez, comme les autres villes de la Gaule, s’enferme dans une étroite enceinte.
Les progrès de la christianisation entrainent les premières et profondes transformations dans la topographie urbaine de Rodez après l’évangélisation vers 400 par saint Amans, premier évêque du diocèse. Un siècle plus tard environ, en 476, un baptistère est consacré par l'évêque de Clermont, mais c'est au VIe siècle que les deux principaux centres religieux sont implantés : le groupe épiscopal est construit sur l'emplacement de la cathédrale actuelle, à l'intérieur de l'enceinte et, extra-muros, une basilique est édifiée sur la tombe de saint Amans.
Autour de la cathédrale, la Cité est le premier noyau urbain constitué de Rodez. Le second pôle de la ville se développe progressivement autour de l’église Saint-Amans, fondée sur le lieu de sépulture du saint évangélisateur du Rouergue.
Le comte assoit son pouvoir dans le Bourg au XIe siècle. Une agglomération marchande se développe ensuite autour des places du Bourg et de l’Olmet. L'affirmation du pouvoir comtal s'accompagne de la construction de maisons seigneuriales et du palais comtal, d’abord au sud de l’église puis au XIIIe siècle au nord, contre la place de l’Olmet où était planté un ormeau, symbole de la justice rendue dans la « Sale Comtal ».
Une charte établit en 1161 le partage du pouvoir entre le comte, seigneur du Bourg et l'évêque, seigneur de la Cité, et Rodez devient une ville double. Chaque communauté a un consulat, une maison commune et une administration propre. Les deux villes se trouvent enfermées chacune à l'intérieur de remparts.
Comme dans la plupart des villes dont l'évêque était le seigneur, le clergé jouait un rôle considérable dans la Cité de Rodez et les édifices religieux y étaient nombreux tandis que le Bourg était le centre économique de la ville et concentrait les foires importantes. Un mur et des portails isolaient le quartier du Tour-de-Notre-Dame, autour de la cathédrale, du reste de la ville. À l'intérieur de cette clôture vivaient les chanoines : ils habitaient soit dans l'ostal du chapitre, soit dans des maisons particulières, où demeuraient également quelques chapelains.
Devant les dangers entraînés par la guerre de Cent ans, comte et évêque réunissent leurs villes derrière une seule et même enceinte à partir du milieu du XIVe siècle.
De la fin de la guerre de Cent Ans jusqu'aux guerres de religion, Rodez jouit d'un commerce très prospère appuyé sur les ventes de bétail au foirail de la Cité, mais surtout d'importantes transactions au cours des grandes foires annuelles du Bourg. Certains marchands de Rodez pratiquaient aussi le « grand commerce» en se rendant aux foires de Lyon, du Puy, de Montpellier ou de Toulouse. Les plus riches ont été anoblis à la fin du Moyen Âge, prenant ainsi la place des anciennes familles nobles qui s'étaient éteintes ou retirées sur leurs terres. Tout en investissant dans l'achat de domaines à l'extérieur de Rodez, ils font construire leur résidence en ville.
Le goût de la pierre de taille se traduit par le développement d’une technique constructive propre à Rodez : les façades en encorbellement construites en pan-de-bois sont habillées d’un mince placage de pierre qui dissimule la structure.
Le début du XVIe siècle marque l'apogée économique et culturel du Rouergue. À Rodez, les personnalités des évêques éclipsent les consuls. François d'Estaing (évêque de 1501 à 1529) et Georges d'Armagnac (de 1530 à 1562) réunissent autour d’eux des cercles d’érudits favorisant une vitalité culturelle et artistique remarquable qui fait de Rodez un foyer humaniste remarquable.
L'époque des guerres de religion est pour Rodez une période difficile, mais aussitôt après ces temps troublés, la fondation de nombreuses maisons religieuses et les effets de la Contre-Réforme apportent de profondes transformations dans la ville, où va plus que jamais s'affirmer l'influence prépondérante du clergé, encore sensible aujourd'hui.
Après le XVIIe siècle, Rodez perd progressivement son aspect de ville fortifiée. Des autorisations sont données d'étendre les jardins dans les anciens fossés et les portes fortifiées sont démolies et remplacées par des portails sobres. Au nord, la porte de l'Embergue, autrefois l'entrée principale de la ville, est supprimée et on ménage à l'ouest une nouvelle entrée, précédée par une promenade plantée de tilleuls.
Tout autant que celle d'édifices publics, la construction de demeures bourgeoises cossues a permis à Rodez de prendre, au cours du XVIIe et surtout du XVIIIe siècle, un nouveau visage. Le quartier au nord de la place de la Cité en particulier a vu s’implanter à l’époque moderne de vastes hôtels particuliers, pourvus de cours et jardins grâce aux espaces libres plus nombreux dans cette partie de la ville que dans le Bourg, densément peuplé au Moyen Âge par les artisans et commerçants.
Rodez n'a pas été épargnée par la Révolution, elle n'en conserve pas moins son aspect de ville médiévale et la modernisation s'effectue très lentement au cours du XIXe siècle.
Tout au long du XXe siècle, Rodez évolue en affirmant et développant son rôle de chef-lieu du département de l’Aveyron. À partir de 1920, l’extension urbaine hors de l’enceinte ancienne est favorisée par la croissance régulière de la population et la généralisation de l’automobile qui permet de s’affranchir de la topographie difficile de Rodez.
Les immeubles et maisons individuelles du quartier reflètent les différents courants architecturaux de l’époque : de l’éclectisme et du régionalisme du début du XXe siècle à l’architecture Art déco mise en œuvre par Vigouroux pour les immeubles de la rue Pasteur.
Ailleurs la ville est marquée de réalisations ponctuelles dans le style Art déco, souvent signée par André Boyer, l’architecte majeur de Rodez durant toute la première moitié du XXe siècle : façade du cinéma Family-ciné, hôtel-restaurant du Broussy, immeubles de la place d’Armes…
Dans les années 1990, la construction d’un viaduc pour franchir l’Auterne permet la création d’une ville neuve à Bourran et le déplacement de l’hôpital sur ce site. Un nouveau centre d’activités se dessine peu à peu entre centre ancien et ville nouvelle avec l’implantation des équipements sportifs et de loisir dans le vallon.
En 2004, enfin, l’ancien foirail est l’emplacement choisi pour le musée Soulages, inauguré en 2014.
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